Coucou toi, tu es tombé(e) sur mon blog, je vais donc partager avec toi mon avis sur mes lectures. Tu y découvriras mes coups de cœur ainsi que mes vidéos YouTube & TikTok. J'espère que tu passeras un bon moment et que tu me donneras ton avis. Bonne lecture à toi ♡ Ophélie

lundi 16 octobre 2023

Fend l'air - Thomas Marissal


Avec un gloussement joyeux, le minuscule moine expliqua :
« Ces objets s’imprègnent de l’expérience et du savoir-faire de chacun de leurs possesseurs, et les transmettront aux suivants. L’idiot du village se muera en maître d’escrime, si un héros de guerre les a tenus par le passé ! Mais attention : leur propriétaire héritera aussi des névroses, des angoisses et des chagrins de leurs anciens porteurs. Ainsi, leur charme représente à la fois une bénédiction et une malédiction ! »



Je tiens à préciser que mon avis reste objectif, comme toujours. Il s'agit certes d'un envoi de l'auteur, mais j'ai pour principe de rester objective et impartiale, par respect pour moi-même et pour l'auteur. Un grand merci tout particulier à l'auteur pour cet envoi. Maintenant que tout cela est précisé, passons à la critique :)
 C’est avec une certaine curiosité non dissimulée que j’ai entamé cette lecture-partenariat, le regard focalisé sur cette épée incrustée d’un joyau bleu qui donne le titre de l’ouvrage et qui prend tant de place dans cette couverture, au premier plan, comme s’il s’agissait de l’héroïne principale de cette histoire ! On y voit quatre personnages au second plan, avec un style graphique qui laisse penser à un roman fantasy pour jeune public ; pourtant, il n’en est rien, et un avertissement vient nous indiquer ce que la couverture ne nous dit — hélas — pas : il s’agit bien d’un roman pour adulte. C’est peut-être ainsi le seul reproche que je pourrais adresser à cette couverture, au demeurant plutôt réussie dans les couleurs et le mystère qu’elle arrive à entretenir tout en attirant le regard : c’est qu’elle détient tous les codes graphiques d’un roman jeunesse sans en être un, ce qui induit le lecteur en erreur. Un peu dommage selon moi, mais absolument rien de grave. 

Poursuivons. Les premiers chapitres achevés, deux choses me surprennent : la première, c’est cette écriture assez incroyable, fluide et sans fioritures, qui m’a immédiatement charmée. Mêlée à cette police d’écriture assez grosse et cette mise en page aérée, c’est un véritable plaisir de lire ! La deuxième, c’est une sensation un peu plus étrange et contrastée avec ces aventures croisées, qui racontent finalement deux histoires qui se complètent malgré l’intervalle de temps très différent, à savoir La Malédiction d’Anojean et La Saga de Cobert le Multiple. J’ai déjà lu des ouvrages utilisant le même procédé, et j’ai personnellement eu vraiment du mal à adhérer, sans cesse stoppée et déconcentrée dans mon aventure pour revenir à l’autre, et ainsi de suite. Autant vous dire que mon appréhension ne fit que grandir au fil des chapitres... heureusement, on s’habitue rapidement et finalement, les aventures parallèles se complètent astucieusement bien pour faire avancer un fil directeur particulièrement bien ficelé. Ouf !

Essayons de résumer rapidement l’histoire, sans vous en dire trop. Nous suivons tout d’abord celui par qui tout commence, Anojean, qui va faire forger une épée magique pour se débarrasser de l’Ordre de la Divine-Loy, puis la transmettre à un certain Lavié de la maison de Frénon. Cette épée va traverser les générations Frénon (Lavié, Ewelgyne, Colombian, Floresange, Arlotte) jusqu’à arriver entre les mains de Cobert, qui est notre héros principal. Va s’en suivre une aventure faite de vengeance, d’hallucinations, d’amour et de combats, toujours en continuation du projet initialement manigancé par Anojean, à savoir celui de détruire l’Ordre de la Divine-Loy, une bonne fois pour toutes ! Je ne peux vous en dire plus, hélas, sous peine de vous en dire trop, mais vous avez là les grandes lignes.

La dernière page achevée et l’ouvrage refermé, me voilà à la fois enthousiasmée et un peu frustrée. Tout d’abord enthousiasmée par cette qualité d’écriture qui ne faiblit pas (j’ai notamment apprécié cette capacité à trouver constamment les bons mots pour décrire un lieu ou une action, sans jamais en faire trop) et ce fil directeur bien mené tout le long de l’ouvrage ; par quelques personnages vraiment intéressants comme Cobert ou encore Lavié qui donnent vraiment une plus-value à l’histoire ; enfin, par cet esprit purement heroic-fantasy, comme je l’aime, avec de la magie, de l’héroïsme, de la malédiction, des combats et... une épée magique ! Cet enthousiasme a côtoyé une légère frustration, à savoir celle de voir un potentiel non négligeable quelque peu dilué par une histoire globalement un peu faiblarde à mon goût, pour un roman fantasy/public adulte. Cela est pour moi son seul défaut notable :finalement, hormis quelques scènes peu adaptées au jeune public, tout dans ce livre (de la couverture à l’histoire) ramène vers un roman plus typé jeunesse. Et puis quelle déception de lire « Si au moins j’avais Fend-l’Air avec moi... » et de constater que l’épée, qui est la clé de voûte de toute histoire, ne sert même pas dans les dernières scènes de combat ! Je n’avais encore jamais lu cela dans un récit fantasy : le héros qui combat sans son épée magique, qu’il a laissé chez lui parce qu’il ne pouvait pas l’emmener !

Pour conclure, il est assez évident que le bon (voir le très bon) prime sur le moins bien, faisant de cette lecture une histoire fantasy vraiment plaisante, sans tomber dans l’extraordinaire ou le jubilatoire. Sans que cela soit un défaut en soi, j’ai trouvé l’ensemble vraiment typé jeunesse, et je pense même qu’il aurait gagné à rentrer dans cette catégorie (cela reste bien entendu un modeste avis). Mais s’agissant du premier roman de Thomas Marissal, je ne suis nullement inquiète, bien au contraire : après ce premier essai globalement réussi, si son écriture incroyable arrive à se mettre au service d’une histoire tout aussi incroyable, alors tomberons-nous à coup sûr face à une véritable pépite. Il me tarde donc de suivre cet auteur de très près. En tout cas, bravo à lui pour ce premier essai et encore merci à lui pour l’envoi et sa dédicace !

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