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lundi 28 août 2023

Ombre des lumières T01: L'Ennemi du genre humain - Alain Ayroles ; Richard Guérineau

 


Vice d'un homme, vice d'un ordre, vice d'une époque. Découverte dans les tiroirs secrets d'un secrétaire à cylindre, la correspondance du chevalier de Saint-Sauveur court sur tout le XVIIIe Siècle et dessine l'effarant portrait d'un malfaisant. En exposant les turpitudes de l'infâme libertin et la constance de ses infortunes, la publication de ces lettres participera, espérons-le, au triomphe de la Vertu.


Je tiens à préciser que mon avis reste objectif, comme toujours. Il s'agit certes d'un envoi de l'auteur, mais j'ai pour principe de rester objective et impartiale, par respect pour moi-même et pour l'auteur. Un grand merci tout particulier à l'auteur pour cet envoi. Maintenant que tout cela est précisé, passons à la critique :)

Venant tout juste de terminer la lecture du premier tome de cette nouvelle série L’Ombre des Lumières, je sens en moi une certaine satisfaction mêlée à de l’exaltation. OUI, j’ai aimé cette bande dessinée ; j’ai aimé le sujet traité et la manière dont il a été traité ; j’ai aimé l’ambiance, l’époque, le fil directeur, les dessins, les références littéraires, les petites réflexions sociétales sur l’époque ; bref, j’ai aimé l’ensemble, dans sa globalité. Il faut dire qu’Alain Ayroles (scénario) et Richard Guérineau (dessins et couleurs) ne sont pas des néophytes dans le monde de la BD : je connaissais déjà le premier pour son excellent De Capes et de Crocs, et le second pour Le Chant des Stryges. On sent ainsi dans L’Ombre des Lumières tout le talent de deux baroudeurs de la bande dessinée, qui connaissent toutes les ficelles du métier, ce qui permet à la série, sans être non plus extraordinaire ni être amenée à devenir un nouveau grand classique (du moins, c’est mon ressenti), de passer haut la main l’épreuve d’une chronique comme la mienne.

La couverture n’offre pourtant pas beaucoup de points au produit en général : cette dernière est sobre, plutôt bien faite, et on y voit le chevalier Justin Fleuri de Saint-Sauveur au premier plan, volontairement noirci pour souligner la menace, qui fixe sa prochaine cible, à savoir Eunice de Clairfont, lisant calmement dans un parc. Le message est clair et efficace, les couleurs choisies venant faire écho avec le titre de la série (l’ombre ramène à l’homme noirci ; la lumière ramène à cette femme éclairée, avide de savoir). Bref, la couverture est diablement efficace, rien à redire là-dessus, mais ne provoque hélas aucune émotion en mon sein : pour faire une métaphore rapide avec le monde sportif, elle gagne, mais sans la manière, sans spectacle, sans émotion, sans palpitation dans les cœurs.


Vient ensuite le moment de parler du contenu, et c’est cela que tout s’emballe, pour le meilleur !Quelle originalité d’avoir illustré la (fausse ?) correspondance du chevalier de Saint-Sauveur (il existe bel et bien un Chevalier de Saint-Sauveur dans notre histoire, mort en 1778 aux États-Unis, mais est-ce lui ?), qui s’étale pour ce premier tome de 1745 à 1753, afin de créer un fil directeur, une intrigue, un récit fait de machiavélisme autant que de sadisme ! On suit finalement la vie de cet homme odieux, « cet aristocrate dépravé, un être en tout point détestable et pernicieux », qualifié « d’ennemi du genre humain » ou encore de « libertin retors », ni plus ni moins ! On croirait un mélange du Marquis de Sade et de Giacomo Casanova ! Bref, cet être infâme a des vues sur Eunice de Clairfont, qu’il veut séduire et
bien plus que cela, comme un défi : « Inaccessible créature ! Je la veux. Et je ferai en sorte qu’elle me veuille. » Le voilà insistant et manipulateur. Y arriver a-t-il ? Je vous laisserais le découvrir : cela vaut le coup d’être lu ! Mais bien plus que cette « chasse », cette BD met l’accent sur les vices et les dépravations de cette époque, notamment du côté de l’aristocratie, un monde si odieux et concurrentiel.
Vouloir à tout prix se montrer, briller, dépasser les autres, avoir une ambition démesurée : cela doit nécessairement se payer, un jour ou l’autre, même pour le plus machiavélique des hommes. N’est-ce
donc pas la morale du mythe d’Icare ? À trop vouloir monter, on finit par se brûler les ailes.


Pour conclure (et surtout pour ne pas en dire trop, ce qui nuirait au récit), j’ai aimé le concept, les dessins (un peu moins les couleurs), la subtilité du scénario ; j’ai particulièrement apprécié les petites phrases sur la société du 18e siècle, qui montrent la terrible condition des femmes et des pauvres de cette époque. En voici deux : « Une honnête femme se doit de ne pas en savoir trop » ou encore « La
crainte de Dieu est la source de l’obéissance ». J’ai également aimé cette fin mystérieuse, qui a su attiser ma curiosité pour le prochain tome. Par contre, je n’ai pas aimé le prix de cette BD (22,95 €) qui,
disons-le clairement, m’aurait rebuté instantanément dans un acte d’achat (l’ayant eu gracieusement pour la chronique, je dois malgré tout en tenir rigueur, par souci d’honnêteté intellectuelle), d’autant plus avec une couverture aussi peu stimulante (vous savez à quel point les couvertures ont de l’importance dans mon processus d’achat). Bref, vous l’aurez compris, cette BD reste une réussite dans son ensemble, et il me tarde de lire ce deuxième tome : qui aurait cru que j’éprouverais un certain plaisir à suivre la vie de cet homme si détestable ? A-t-il donc lui aussi réussi à me conquérir ?

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