Coucou toi, tu es tombé(e) sur mon blog, je vais donc partager avec toi mon avis sur mes lectures. Tu y découvriras mes coups de cœur ainsi que mes vidéos YouTube & TikTok. J'espère que tu passeras un bon moment et que tu me donneras ton avis. Bonne lecture à toi ♡ Ophélie

mercredi 8 septembre 2021

Il pleut des zèbres- Michaël Auffray

 




      En plein désert de Nazca au Pérou, des zèbres se mettent à tomber du ciel. Le mouvement de panique qui s’ensuit laisse place à une question : doit-on vraiment s’en étonner ?Doit-on vraiment s’étonner qu’un château apparaisse dans les nuages pour venir se poser en pleine mer, ou qu’un homme puisse être convaincu de son immortalité ? Est-il raisonnable de penser que nous sommes parfois visités par des phénomènes qui semblent venir d’un autre monde ?La peur s’invite toujours en premier face à l’inexplicable



Voici donc une nouvelle chronique de ma part ; cela faisait longtemps, bien trop longtemps même, je dois bien l’avouer ! Avec l’actualité sanitaire, inutile de vous préciser que j’ai tourné plus qu’au ralenti cette année, malgré l’envie de lire et de donner mon avis qui ne m’a jamais vraiment quitté. Il aura fallu que les éditions Hugo Stern me sollicitent directement pour la sortie d’un recueil de nouvelles, « Il pleut des zèbres » de Mickael Auffray.

               Regardons tout d’abord l’objet en lui-même si vous le voulez bien, fidèle à ma bonne vieille méthode d’analyse : une couverture blanche très sobre avec un corps de zèbre venant illustrer un titre très évocateur : « Il pleut des Zèbres ». À la lecture de la quatrième de couverture  qui inclus une biographie de l’auteur particulièrement amusante et réussie , je ne peux m’empêcher de repenser à une lecture très récente qui m’avait laissé un goût étrange, à savoir le Rhinocéros de Ionesco (1959) : même sens de l’absurde dans le titre, même exotisme dans le choix de l’animal. 

Bon, disons-le franchement : je ne ressors vraiment pas subjuguée par cette couverture ; je dirai même qu’elle ne m’évoque absolument rien. J’en arrive à me demander s’il ne s’agit pas d’un livre pour enfants ou adolescents tant cette couverture est aseptisée… mais le titre, lui, avec sa tendance absurde et surréaliste, a le don d’attiser ma curiosité et mon imagination, ce qui reste un très bon point malgré tout.

               Place désormais au contenu, au cœur de l’ouvrage. Il s’agit officiellement de six nouvelles très courtes, dont les tailles varient entre huit (pour la troisième, vraiment très brève) et vingt-sept pages (pour la première, la plus longue). La police est grande, ce qui est confortable pour l’œil, mais les pages sont à mon goût un peu trop aérées, ce qui a le don de me troubler à nouveau : est-ce vraiment un livre pour jeune lecteur, comme la couverture me l’a déjà suggéré ? J’en aurai bientôt le cœur net ! Les thèmes et les ambiances sont très différents entre chaque nouvelle, ce qui me laisse penser qu’il est tout à fait possible de les lire dans le désordre, selon l’envie et la curiosité de l’instant. Je pense également que chaque nouvelle doit être vue comme une petite gourmandise à engloutir en une bouchée, sans coupure ni pause, avec chacune un goût très différent allant de l’exquis à l’insipide. Voilà l’impression que cette lecture m’a laissée !

 Il me faut maintenant m’expliquer : j’ai vécu ma lecture comme dans des montagnes russes, avec tout d’abord une belle impression pour la première nouvelle, « Il pleut des zèbres », et cette ambiance sud-américaine (Pérou), où le jeune Tykio est bloqué avec son père dans sa voiture, empêtré dans un immense bouchon. Mais voilà soudainement que des zèbres se mettent à tomber du ciel et s’écraser sur le sol ! C’est fou mais revoilà d’un coup cette impression de Rhinocéros de Ionesco, ce sens de l’absurde teinté de surréalisme et d’imaginaire ! Le reste de l’histoire est un condensé de fantastique toujours plus poussé dans l’imaginaire, qui nous laisse tantôt perplexes, tantôt enchantés, mais qui déstructure (volontairement, à mon avis) l’histoire au point d’en oublier le fil directeur : il a plu des zèbres, ce qui n’est pas quelque chose de normal ! Je quitte cette nouvelle plutôt emballée et ravie d’avoir autant voyagé en compagnie de Tykio en si peu de lignes, ce qui était à mon avis quelque chose de voulu par l’auteur et qui renforce mon idée sur sa cible de lecture : cette nouvelle est légère, magique, aérienne, presque enfantine !

               Hélas, la deuxième (« Ancrage ») et la troisième nouvelle (« Illusion ») me laissent perplexe, me déroutent, même après plusieurs lectures, et la dégringolade commence. L’ennui me gagne, mon cerveau se lasse rapidement d’imaginer sans cesse des choses surréalistes sans but ; je cherche désespérément un fil directeur (que je ne trouve pas) pour me maintenir à flot, et je dois admettre avoir hésité à arrêter ma lecture ici, sur cet arrière-goût bien fade. Heureusement, je persévère, comme à mon habitude, et me voilà immédiatement récompensée avec cette magistrale quatrième nouvelle, « Passeur d’âmes », qui vient rallumer la flamme de la plus belle des manières ! Je saisis tout de suite le fil directeur, je me laisse aller aux rythmes des jours, à la façon d’un journal intime, et je vois ce bonheur champêtre dans une vieille maison de campagne évoluer très rapidement vers quelque chose de plus flippant, de plus fantomatique, de plus oppressant, de plus angoissant, de plus malsain ! L’auteur semble s’éclater et prendre beaucoup de plaisir à écrire, et cela tombe bien : j’en prends également beaucoup à le lire ! Une véritable bouffée d’oxygène !

               Voilà que je crains d’être déçue de la nouvelle suivante, mais il n’en est rien, et ce « Sono vivo » est également une belle réussite, qui m’a accroché du début à la fin, toujours avec ces histoires d’apparitions et d’esprits malfaisants, le tout dans un cadre sicilien que je connais personnellement très bien (pour avoir déjà été à Cefalú) ! Je termine ma lecture avec cette dernière nouvelle, « Les Financiers », qui ne me laisse ni un bon ni un mauvais goût dans la bouche, mais qui se lit plutôt bien et qui arrive malgré tout à m’attirer jusqu’à la fin sans difficulté.

 Après avoir refermé l’ouvrage, je me questionne, j’analyse mes ressentis. Ai-je passé un bon moment de lecture ? Globalement oui, reconnaissons-le. Ai-je été déçue ? J’ai failli, mais heureusement non. Malgré tout, reconnaissons aussi que je n’ai pas dépassé le stade du plaisant et de l’agréable ; en soi, rien de grave, mais c’est à noter. On est loin de mes pires lectures, mais pas au niveau de mes meilleures : la place de ce recueil est, je pense, plus vers un entre-deux, bien tassé entre l’« assez bien » et le « bon », ce qui est déjà très intéressant. 

Seul gros point noir hors contenu que j’ai hélas relevé et qui jouera forcément dans la note finale : le prix de 17,80 euros, qui est à mon sens excessif pour si peu de pages et qui pourra en rebuter plus d’un dans l’acte d’achat. Mais cela, c’est l’avenir qui nous le dira !

               En conclusion, je dirais que ce recueil propose une lecture agréable malgré des nouvelles inégales, et que je ne regrette absolument pas ce partenariat avec les éditions Hugo Stern, car j’ai pu redécouvrir un auteur intéressant et, je l’espère, en devenir ; je vais suivre de plus près cet auteur , qui semble avoir sorti d’autres recueils de nouvelles avant celui-ci, dont un qui m’attire déjà sans que je ne sache pourquoi : « Makina et autres boucheries », sorti en 2018 aux éditions P’tite Hélène. 

Pour terminer, j’ai lu sur Internet que M. Auffray était beaucoup influencé par Guy de Maupassant et je ne suis absolument pas surprise, car j’ai moi-même senti une influence par moment avec Le Horla (je connais mes classiques), notamment dans les nouvelles que j’ai le plus appréciées. 

J’ai aussi noté des influences avec sa façon d’éditer des recueils de nouvelles comme le faisait Maupassant, notamment avec La Main gauche (1889), qui inclut la nouvelle La Morte (1887), encore une fois très semblable avec ce que produit l’auteur dans cet ouvrage, toujours avec les nouvelles que je considère comme les plus réussies. En tout cas, je ne peux que remercier les éditions Hugo Stern pour ce partenariat et cette découverte, pour leur patience (car ma chronique fut, pour ma reprise, plutôt longue à rédiger) et leur bienveillance. À très vite pour de nouvelles aventures, je l’espère de tout cœur !


 Note

 

POINTS FORTS

Certaines nouvelles vraiment bien écrites et captivantes (notamment la 1, 4 et 5).

Lecture aisée, pages aérées, confort de lecture optimal.

 

POINTS FAIBLES

Un prix excessif (à mon goût) pour si peu de pages et de contenu.

Des nouvelles vraiment inégales (même si cela ne reste finalement qu’une affaire de goût).

 

 

              

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