Coucou toi, tu es tombé(e) sur mon blog, je vais donc partager avec toi mon avis sur mes lectures. Tu y découvriras mes coups de cœur ainsi que mes vidéos YouTube & TikTok. J'espère que tu passeras un bon moment et que tu me donneras ton avis. Bonne lecture à toi ♡ Ophélie

samedi 22 octobre 2022

L'abomination de Dunwich - Lovecraft / Baranger


L'horreur à Dunwich proprement dite se manifesta entre la fête de la Moisson et l'équinoxe de 1928. Le docteur Armitage fut l'un des témoins de son abominable prologue. À Dunwich, village reculé du Massachusetts, perdu dans les profondeurs d'une campagne inhospitalière aux vallons obscurs envahis de ronces, les anciennes histoires de sorcières sont encore vivaces et d'étranges bruits souterrains résonnent par fois sous les collines surmontées de mystérieux cercles de pierres. Dans une ferme isolée de la région, Lavinia Whateley, albinos simple d'esprit, met au monde un enfant, Wilbur, dont le père est inconnu. Le vieux Whateley, le père de Lavinia, élève Wilbur en suscitant la méfiance des habitants des environs, effrayés par la vitesse de croissance de l'enfant et son faciès repoussant. Depuis toujours, des rumeurs de sorcellerie courent sur le compte du vieux Whateley et, après sa mort, Wilbur, une fois adulte, semble décidé à accroître les connaissances impies qu'il lui a transmises. Dans ce but, il se rend à l'université Miskatonic d'Arkham afin d'y emprunter l'exemplaire du sinistre Necronomicon en leur possession. Le professeur Armitage, comprenant les intentions malveillantes de son visiteur, refuse d'accéder à sa requête. Déterminé à s'emparer de l'ouvrage, Wilbur va tenter d'entrer de nuit, par effraction, dans la bibliothèque, déclenchant une série d'événements tragiques.


Tout d'abord, je tiens à remercier chaleureusement la maison d'édition Bragelonne de m'avoir permis de découvrir cet ouvrage fort étonnant (dans le bon sens du terme).

Je tiens également à préciser que je mets un point d'honneur à distiller des avis objectifs, et qu'un partenariat ne signifie pas nécessairement la meilleure note sous prétexte qu'il s'agisse justement d'un partenariat ; c'est pour moi la meilleure preuve de respect que l'on puisse avoir à l'égard d'un éditeur, et cela permet de mettre en valeur avec probité les ouvrages que j'ai sincèrement trouvés bons ou excellents. Comme d'habitude, vous trouverez ma chronique sur les plateformes suivantes : Facebook, Instagram, Livraddict, Goodreads, Babelio, Booknode, Google+, Amazon, ainsi que sur Youtube. Maintenant que tout cela est précisé, passons à la critique :)

C'est quelque chose de plutôt original qui m'a été demandé de chroniquer. En effet, il ne s'agit ni d'un roman, ni même d'une bande-dessinée, mais plutôt d'un mélange des deux : un roman graphique. Voilà qui est fort intéressant, surtout qu'il s'agit d'une traduction du texte du célèbre H.P. Lovecraft (1890-1937), The Dunwich Horror (1928), faite par Sonia Quémener et illustrée par l'excellentissime François Baranger. Il s'agit donc pour moi d'entrer dans l'univers du mythe de Cthulhu, que je connais très mal, soyons honnête ! Malgré tout, je n'ai pas été complètement perdue, puisque je possède déjà dans ma bibliothèque un ouvrage de la même trempe, toujours de Lovecraft avec les illustrations de Baranger : Les Montagnes hallucinées Tome I (2019) & Cthulhu: les créatures du mythes, qui étaient déjà un partenariat : 



Soyons clairs : l'objet est beau, très beau même ; il sent la qualité. On a en face de nous un ouvrage en hardback avec une belle "dust jacket", et lorsque nous enlevons cette dernière, nos yeux peuvent admirer une couverture rigide mise en avant par un titre argenté et une illustration floutée qui remplie parfaitement son rôle, à savoir de créer une ambiance angoissante. Sans même ouvrir l'objet, je comprends déjà parfaitement qu'un fan du Mythe de Cthulhu puisse investir dans ce genre d'ouvrage, ou même un petit curieux ayant été séduit par l'ambiance morbide de la couverture. Sur ce point là, c'est une vraie réussite. Maintenant, creusons un peu plus pour juger le contenu et son intérêt global.

En lisant les premières pages, on se rend compte immédiatement que la qualité est toujours là : le papier est glacé, les illustrations en double pages sont formidables, la mise en page est soignée et le texte bien parfaitement lisible, sans jamais prendre trop de place. Admirez donc cette double page, qui m'a personnellement bluffé :


Les chapitres sont extrêmement courts (comptez quatre pages en moyenne par chapitre, c'est vous dire), permettant d'avancer très vite tout en prenant un peu de temps pour profiter des illustrations exceptionnelles. L'ambiance est si sombre, si morbide, et c'est là où on peut admirer toute la force des dessins, qui nous imprègnent véritablement dans le texte. D'ailleurs, je ne jugerai absolument pas le texte en soi puisqu'il s'agit d'une traduction d'un texte de Lovecraft datant du début du XXe siècle, non d'une création. N'étant pas spécialement fan de tout cet univers, j'ai été bien plus impressionnées par les illustrations que par l'histoire en elle-même, que j'ai trouvé un peu en deçà, bien que tout de même intéressante. Il faut voir cela comme un véritable compliment sur la démarche de Bragelonne, puisque cela veut dire que le système du roman graphique fonctionne très bien sur des personnes comme moi, peu imprégnée par cet univers.

Tout cela me permet de mettre en avant une nouvelle fois les illustrations de François Baranger, que je trouve vraiment incroyables, d'une grande richesse, et qui viennent apporter une réelle plus-value au texte et à l'ambiance, peut-être au détriment de notre imagination. C'est d'ailleurs toute la problématique soulevée par Joann Sfar en préface de l'ouvrage : "Lovecraft est indessinable. Par définition. Chacune de ses nouvelles fourmille d'adverbes et de substantifs qui insistent sur le fait que non, on ne pourra pas représenter ces visions horrifiques." C'est là où on voit le défi incroyable qui s'est présenté devant lui ! Est-ce que le résultat fonctionne : OUI ! Regardez plutôt :


J'aurais quand même un petit bémol à mettre en avant : il n'est pas question de remettre en cause la démarche de Bragelonne qui me semble très intéressante, mais juste de se demander si cela apporte réellement quelque chose de révolutionnaire en soi. En effet, le texte de Lovecraft, L'horreur de Dunwich, est achetable pour 2€ dans sa version entière, aux éditions Folio, permettant à notre imagination de s'exprimer pleinement à partir des mots ; ainsi, cette version graphique ne fait qu'apporter une nouvelle traduction (que je ne peux hélas pas juger dans sa qualité) et SURTOUT des illustrations exceptionnelles dans un écrin haut de gamme, pour un investissement assez conséquent de 32,95 euros, mais au détriment de tout plaisir d'imagination. 30 euros séparent donc l'édition graphique du roman basique, ce qui peut paraître très conséquent ; mais si l'on prend cette édition pour une vision haut de gamme, une vision ultime du texte de Lovecraft, alors tout prend sens !

Voici quelques illustrations:


Autre ouvrage de l'auteur:


Vous l'aurez compris : cet ouvrage s'adresse avant tout aux passionnés ou au amateurs de belles choses, moins aux profanes en quête de découverte : le premier y verra l'édition ultime et haut de gamme de L'horreur de Dunwich, à acquérir comme un magnifique objet de collection ; le second hésitera beaucoup à faire un tel investissement pour avoir le même texte qu'une édition à deux euros. D'où la difficulté de noter un tel ouvrage. Mais puisqu'il le faut, alors allons-y. Personnellement, j'y vois un produit de haute qualité, avec des illustrations exceptionnelles et une mise en page réussie. Certes, l'effort d'imagination est restreint avec ce système texte + images, mais les illustrations font leur job et crée une ambiance incroyable. La lecture est rapide (à peine 64 pages) puisque le texte original est très court ; du coup, 32,95 € est un prix qui peut paraître un peu haut et répulsif pour le profane, mais une aubaine à ne pas rater pour le passionné. Le cadeau idéal si vous connaissez un fan de l'univers du Mythe de Cthulhu !





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